Brest Babel Collectif
« Chaque homme est un lieu vide, un terrain vague
un désordre invisible socialement bien organisé
mais quand on fouille la terre
des racines en chaos
chaque homme est un big bang »
Du Finistère aux rives caribéennes, du jazz à la poésie, il n’y avait que deux pas. Elle en a fait un. Il a fait l’autre. Et les voici maintenant ensemble, souffle contre souffle, dans une énergie jazz pour une errance intense qui interroge les effets de la colonisation.
L’histoire que leurs souffles portent est plantée dans la nuit, dans une nuit surgie des temps barbares où le fer croisait le fouet.
Dans un texte aux allures jazz, Véronique Kanor, la narratrice cherche son affranchissement intérieur. Elle, à la fois femme et ile échouée au large de l’Histoire, traine des blessures qui suintent quand tombe la nuit. Mais quand est-ce que cette nuit, qui n’en finit plus d’abimer les vivantes, deviendra une nuit d’amour épiphyte ?
Tantôt cri de ralliement, tantôt caresse du vent, portée par Philippe Champion, la trompette embrasse les mots ou les éloigne pour dire, par elle-même, son émotion, son chemin et le noir de ses nuits. Installant la profondeur du temps, le trompettiste laisse entendre le vent dans les voiles déchirées et dans les mémoires des peuples dominés.